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6Militant contre le r%u00e9gime autoritaire irakien, Ramzi est emprisonn%u00e9 pendant huit mois avant de rejoindre, en 1982, les combattants peshmerga dans les montagnes du Kurdistan. Il y travaille pour les publications de l%u2019Union patriotique du Kurdistan. Apr%u00e8s les massacres de l%u2019op%u00e9ration Anfal et le gazage de Halabja en 1988, il s%u2019exile au Kurdistan iranien, puis trouve refuge en France en 1990. C%u2019est %u00e0 Paris qu%u2019il d%u00e9couvre enfin la libert%u00e9 d%u2019exprimer toute la profondeur de son exp%u00e9rience.L%u2019exposition pr%u00e9sente des peintures, des dessins ainsi que deux carnets de croquis r%u00e9alis%u00e9s en plein air. Ces carnets sont compos%u00e9s de centaines de dessins, souvent r%u00e9alis%u00e9s %u00e0 la gouache et au pastel gras. En s%u00e9lectionnant les %u0153uvres, plusieurs th%u00e9matiques se sont d%u00e9gag%u00e9es : - Les sc%u00e8nes d%u2019int%u00e9rieur : portraits %u00e0 l%u2019atelier, figures dans leur int%u00e9rieur, grandes tabl%u00e9es. - Les sc%u00e8nes de genre en ext%u00e9rieur : personnages sur les carrousels, bords de mer, campagnes.Dans les portraits d%u2019atelier, on est frapp%u00e9 par la prestance des mod%u00e8les. Ramzi les dresse comme des figures symboliques, v%u00eatues de leur plus beau costume, %u00e9cho %u00e0 ses souvenirs d%u2019enfance dans le studio photo de son p%u00e8re. Mais les visages restent souvent sans traits, les yeux parfois band%u00e9s. Ces silhouettes anonymes sont les fant%u00f4mes de sa m%u00e9moire %u2013 hommes et femmes crois%u00e9s tout au long de sa vie.Lorsqu%u2019il commence un portrait, il convoque ses souvenirs : un personnage, une posture, une situation. Il ne s%u2019int%u00e9resse pas aux d%u00e9tails, il attaque directement le portrait et fait surgir une forme, une forme dans la lumi%u00e8re. L%u2019artiste reste prudent %u00e0 cette %u00e9tape : chaque sujet r%u00e9clame sa propre couleur, sa propre lumi%u00e8re.Dans les sc%u00e8nes de genre, une autre caract%u00e9ristique %u00e9merge : la nature domine. Les personnages, isol%u00e9s ou en groupe, paraissent engloutis par le paysage, parfois face %u00e0 une vague gigantesque, parfois marchant d%u2019un pas d%u00e9cid%u00e9 vers un ailleurs. Le man%u00e8ge revient r%u00e9guli%u00e8rement, m%u00e9moire d%u2019enfance mais aussi de ses fils. Une m%u00e9taphore du temps qui passe.