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Ramzi Ghotbaldin : La figure humaine en m%u00e9moire%u00ab Si je deviens aveugle, je deviendrai un peintre de l%u2019abstraction. %u00bb C%u2019est par ces mots, confi%u00e9s %u00e0 l%u2019atelier par Ramzi Ghotbaldin lors de nos entretiens, que je souhaite introduire le texte de ma nouvelle exposition consacr%u00e9e %u00e0 la place de la figure humaine dans son oeuvre. Cette phrase, %u00e0 la fois intime et r%u00e9v%u00e9latrice, constitue une cl%u00e9 pr%u00e9cieuse pour comprendre l%u2019ensemble de son travail.Ramzi Ghotbaldin est le tout premier peintre que j%u2019ai expos%u00e9. C%u2019%u00e9tait en 2015, et cette exposition avait remport%u00e9 un franc succ%u00e8s. En 2021, une seconde exposition consacr%u00e9e %u00e0 ses paysages avait vu le jour. Depuis, une id%u00e9e me trottait dans la t%u00eate : explorer une autre facette de son oeuvre, celle de la figure humaine. %u00c0 chaque visite dans son atelier, Ramzi me r%u00e9p%u00e9tait : %u00ab St%u00e9phanie, j%u2019ai mis les personnages que tu as rep%u00e9r%u00e9s dans un carton pour toi%u2026 %u00bbCette exposition est donc n%u00e9e d%u2019un long dialogue entre une oeuvre et un regard curieux, et surtout d%u2019une relation de confiance.N%u00e9 %u00e0 Khanakin, entre le Kurdistan iranien et irakien, Ramzi Ghotbaldin quitte son pays natal pour la France en 1990. Il expose depuis en France et %u00e0 l%u2019international. Form%u00e9 aux Beaux-Arts de Bagdad, o%u00f9 il obtient son dipl%u00f4me en 1975 dans la section graphisme-peinture, il est aujourd%u2019hui reconnu comme un ma%u00eetre du paysage, au pastel comme %u00e0 l%u2019huile. Mais cette exposition r%u00e9v%u00e8le une autre dimension de son art : celle des personnages.Ramzi a grandi dans un environnement fortement influenc%u00e9 par l%u2019image : son grand-p%u00e8re et son p%u00e8re tenaient un studio de photographie. Enfant, il accompagnait son p%u00e8re dans les villages, notamment pour r%u00e9aliser des portraits, parfois m%u00eame ceux des prisonniers politiques sous Saddam Hussein. Il tenait alors un drap noir derri%u00e8re chaque visage : un geste simple mais profond%u00e9ment marquant. Ce contexte familial a, sans nul doute, orient%u00e9 sa sensibilit%u00e9 vers le portrait.5